mercredi 20 janvier 2016

Sortie de l'album "Of Birdland" de William Josh Beck sur Turn ! Turn ! Turn ! records

Pour écrire et composer son deuxième disque, Of Birdland, (2016), William Josh Beck raconte qu'il est resté longtemps habité par la phrase énigmatique qui ouvre la chanson d'Elliott Smith, Condor Avenue. C'est sur cette mystérieuse obsession qu'il a tissé huit titres qui font la part belle aux instruments acoustiques. Précises et intuitives, ses compositions ont un caractère hypnotique et singulièrement sensuel, équilibrées par le grain dense et nuancé de sa voix.
Ce son particulier, naturel et chaud, accompagne des histoires cruelles et troublantes mêlant rencontres manquées et retrouvailles hantées. Comme dans les tragédies shakespeariennes, les spectres surgissent et modifient à jamais l'existence de ceux qui ont consenti à leur disparition.
Par leur texture suggestive, les chansons de William Josh Beck font avant tout naître des sensations. C'est la peau brûlée par le soleil de l'Ouest américain, le regard ébloui par la blancheur des icebergs de contrées inexplorées, l'odeur âcre de l'asphalte des cités, les flots sombres et froids de l'oubli où se noient les amants délaissés...
On imagine les titres de William Josh Beck nous accompagner dans un long road trip à travers les paysages désenchantés d'une Amérique passée au filtre de ses nourritures spirituelles (les images de Gus Van Sant, Wim Wenders, Jim Jarmusch). Ainsi, dans la voiture qui filerait à toute allure sur les routes poussiéreuses, croisant les enseignes clignotantes des motels et des stations-service désaffectées, on s'attendrait à chaque instant à voir surgir la silhouette spectrale d'une fille dont le visage nous échappe à jamais. Alors nous monterions le volume de l'autoradio…

LP Of Birdland (2016) / Distribution digitale : Zimbalam/Tunecore / CD disponible sur http://www.williamjoshbeck.bandcamp.com